Deux-tiers des clubs belges ne sont pas encore informatisés. Ce constat, posé par deux grands amateurs de tennis, s’applique d’ailleurs, selon des proportions diverses à d’autres sports: équitation, squash… Il a poussé André Huynen et Cédric Laurent à lancer le projet TennisOnline.biz.
L’idée est simple: proposer, en mode SaaS, une solution de réservation de terrains et de cours de tennis, à destination aussi bien des joueurs, des gérants et responsables de clubs, que des professeurs de tennis.
Le duo présentait son idée au récent Startup Weekend de Liège, remportant le prix “Coup de coeur” du jury (prix honorifique). Chaque club aurait donc son espace privatif mais chaque joueur pourra passer en revue les disponibilités de terrains, dans tous les clubs, et choisir celles qui correspondent le mieux à ses propres préférences ou contraintes.
Le site TennisOnline.biz permettra aussi de réserver des terrains en vue de tournois ou de compétitions inter-clubs. Les droits d’accès aux fonctionnalités seront, très logiquement, définis en fonction du statut de l’utilisateur: joueur, gérant, propriétaire du club…
La situation de nombreux clubs? Une gestion des membres et des joueurs qui se fait encore souvent sur simple papier (voire via fichiers Excel ou, dans le meilleur des cas, via une solution “maison”) et qui pose nombre de contraintes tant aux joueurs qu’aux gestionnaires de clubs: réservations par téléphone, parfois nécessité de se déplacer jusqu’au club pour vérifier la disponibilité de courts, réservation “au coup par coup”, planification à long terme difficile, lien aléatoire vers la comptabilité du club…
Commencer par les réservations
La plate-forme TennisOnline est actuellement en phase de développement (sur base du framework open source Django; développement en Python). Elle devrait être opérationnelle à temps pour la saison estivale qui démarre en avril 2013. Deux clubs (Visé et Oupeye) vont participer à la phase bêta.
Cédric Laurent et André Huynen: “De nombreux clubs de tennis francophones en sont encore à l’âge du papier/crayon pour les prises de réservation..
Dans la version de départ, la solution se limitera à la gestion des réservations de terrains et de cours.
A terme, TennisOnline pourrait ajouter un certain nombre de fonctionnalités que les joueurs voudraient voir ajoutées (désidératas récoltés à l’occasion d’une première étude de marché). Du genre: identification d’un partenaire de jeu dans un rayon géographique déterminé, agenda du club, profil des joueurs (classement…), publication des résultats des matchs…
Outre la plus grande facilité d’identification de plages horaires et de réservation, une solution en-ligne centralisée aurait pour avantage d’instaurer une meilleure transparence et traçabilité des réservations de courts par les responsables de clubs.
Le modèle business, lui, n’est pas encore totalement défini. Chaque joueur pourrait être amené à contribuer quelques euros pour pouvoir utiliser la solution. Ou ce coût pourrait être inclus dans sa cotisation de club. A moins que TennisOnline n’opte pour une formule où ce sont les clubs qui financent le service, au prorata des fonctionnalités utilisées.
Prochaines étapes pour le projet: des sessions d’informations à organiser dans divers clubs au début 2013, dans l’espoir d’en inciter plusieurs à tester la solution, l’établissement de contacts avec d’autres fédérations à l’étranger et l’engagement d’un développeur (notamment pour la version mobile). Lors du Startup Weekend de Liège, le duo Huynen/Laurent a embrigadé un designer et un développeur qui continuent de travailler, en tant que freelances, sur le projet. Mais il reste encore à formaliser l’équipe.
Au-delà de la Belgique…
Sur le marché, plusieurs solutions de réservation en-ligne existent (BalleJaune, TennisTic, e-reserve, TennisLibre…) mais certaines pèchent par des fonctionnalités insuffisantes, estime André Huynen. “On rencontre trois types de solutions. Les solutions gratuites qui sont trop simplistes. Les solutions du type “boîte à outils”, livrées quasi en kit au club, que ce dernier doit adapter, personnaliser et alimenter lui-même en fonctionnalités. Et pour lesquelles le club ne dispose d’aucun support de la part du fournisseur. Ou, autre scénario, une solution du genre “couteau suisse”, beaucoup plus riche, qui couvre d’autres besoins que les seules réservations : création et gestion de site Internet, e-commerce… Le coût, évidemment, est plus élevé pour les clubs…”
La situation, du côté flamand, est légèrement différente dans la mesure où Cegeka a développé une solution pour la Vlaamse TennisVereniging (VTV) qui la recommercialise aux clubs. “Les joueurs ont la possibilité de voir leurs données et classement, de réserver des terrains mais ils ne peuvent visualiser les espaces d’autres joueurs. La solution est donc moins complète.”
Même si TennisOnline prévoit, dès le deuxième trimestre 2013, d’offrir des versions en anglais et néerlandais de sa solution, pénétrer le marché flamand sera sans doute plus ardu. Même si André Huynen estime que seulement 50% des clubs de tennis flamands utilisent la solution proposée par la VTV.
Ses regards se tournent donc davantage vers l’étranger, vers des pays où les clubs ne sont pas mieux lotis que ceux opérant en Fédération Wallonie-Bruxelles: “dans nombre de pays, le paysage est morcelé, les solutions parcellaires. Cela nous fait entrevoir des perspectives en France, en Suisse, au Grand-Duché de Luxembourg, à Malte…”
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