Telemis, société de Louvain-la-Neuve, spécialisée dans le développement de logiciels et solutions d’imagerie médicale numérique (solutions PACS- Picture Archiving & Communication System), a décidé de s’affranchir de ses investisseurs de la première heure que furent NivelInvest et Sopartec et qui détenaient jusqu’ici la majorité des parts. La direction de la société, épaulée par des business angels, a en effet procédé à un management buy-out.
Le trio qui est à la tête de la société, à savoir Stéphane Ketelaer, Patrice Roulive et Bruno Piscaglia, en reprend donc le contrôle financier. Hormis NivelInvest et Sopartec, une série de petits actionnaires ont en outre profité de l’occasion pour se retirer et dégager une plus-value. Par contre, les investisseurs privés Pierre Mottet (IBA) et Georges Walckiers restent à bord et accroissent leur investissement.
L’opération est par ailleurs présentée comme devant permettre à la société d’accélérer sa stratégie d’internationalisation, “de sécuriser son financement à long terme et de se concentrer sur la poursuite des développements de solutions PACS, de systèmes de télémédecine et de téléradiologie.” Cette “accélération” viendra essentiellement d’un alignement plus étroit de la stratégie avec la demande du marché et d’un renforcement de la présence sur le terrain. Tous les actionnaires désormais impliqués dans la société, à commencer par le trio de dirigeants qui en détiennent la majorité, sont en effet des personnes qui, par leurs compétences, domaines d’activités ou intérêt personnel, ont une affinité spécifique pour le secteur de la santé. C’est, dans un premier temps, de cette focalisation et de cette unicité d’intérêt que Telemis espère un effet de levier.
Une manne à exploiter
Aux yeux de Stéphane Ketelaer, PDG de la société, le marché à l’exportation- essentiel pour une société issue d’un marché aussi exigu que l’est la Belgique- présente “un potentiel énorme de croissance dans de nombreux pays. Même si tous n’ont pas atteint, dans le domaine des PACS, le même degré de maturité.”
Ses premiers marchés d’exportation furent la France et l’Italie. La France, par exemple, représente deux-tiers de ses exportations. Mais, là aussi, comme dans tous les pays où elle est déjà présente, la société identifie un fort potentiel de croissance: “le marché français n’est adressé qu’à hauteur de 50%”, estime Stéphane Ketelaer.
Au-delà de ses bases actuelles, la société compte essentiellement procéder par “progression via référence active”. Lisez: via les recommandations de clients existants. “Il s’agit de trouver des opportunités de développement pour se renforcer, mais il s’agit surtout de choisir les bonnes opportunités, ne pas se disperser, afin d’assurer une croissance à un effet récurrent.”
Telemis possède déjà des bureaux à Paris, Toulouse, Turin (en 2010, la société avait repris Micromedica SRL, constructeur italien de PACS) et Luxembourg. Ses clients (hospitaliers) se situent à la fois en Europe, desservie en direct par ses antennes locales, au Moyen-Orient et en Afrique où la société a passé des accords OEM avec des partenaires locaux. “C’est là une première base qui, demain, devra être développée plus avant”, souligne Stéphane Ketelaer. “Jusqu’ici, compte tenu de la taille encore modeste de la société, nous n’y menons pas une stratégie de développement actif pour cause d’éloignement. Mais les potentiels d’expansion sont significatifs.”
Au cours de son exercice 2012, Telemis, qui emploie une bonne cinquantaine de personnes (dont une trentaine en Belgique), a réalisé un chiffre d’affaires de 7,5 millions d’euros (contre 6,8 millions, un an plus tôt), ponctué d’un bénéfice net consolidé de quelque 587.000 euros.
Matériels et logiciels
Telemis “se positionne au croisement de l’IT médicale et de l’édition de logiciels”. La société, entièrement autofinancée, comme aime à le souligner Stéphane Ketelaer, offre en effet, en parallèle, ces deux types de produits.
Son offre de solutions d’imagerie médicale inclut essentiellement des systèmes PACS intégrés qui assurent le partage, l’archivage, la recherche et l’édition d’images numériques, avec support vidéo haute-définition. Récemment, la société a en outre initié un service “cloud” de stockage et d’accès sécurisé aux données externalisées (notamment les données PET et CT).
Ce service cloud permet à la fois aux médecins hospitaliers, aux généralistes et aux patients eux-mêmes d’accéder aux données. “Cela permet un accès aux données à tout moment, sans limitation de débit. De quoi éviter les problèmes que rencontrent souvent les généralistes pour accéder aux serveurs des hôpitaux, si un grand nombre de médecins veulent accéder au service”, souligne la société. “Les patients peuvent également accéder à leurs propres dossiers d’imagerie en ligne. Les images peuvent être stockées au format DICOM ou .jpg, ce qui permet de se passer des impressions, des clichés et des CD-ROM. L’interface web fournit des outils permettant de zoomer, pivoter ou mesurer, pour faciliter l’analyse.” Ce service de stockage dans le cloud est également positionné comme une solution de rechange pour les archivages d’imagerie médicale sur les sites hospitaliers.
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