Quelque 18 mois après le management buy out qui a vu le duo Jean-Claude Logé/Bernard Lescot faire place à une nouvelle équipe dirigée par Pierre Focant, directeur général, et Vincent Schaller, directeur commercial, Systemat dévoile l’un des arguments qu’elle compte exploiter pour poursuivre sa transformation en prestataire de solutions et ”intégrateur cloud”. A savoir: une infrastructure renforcée d’hébergement de solutions et d’applications.
Après Jumet, c’est au Grand-Duché de Luxembourg que la société se dote de salles serveurs hébergées dans deux datacenters (sites distants de 30 km) opérés par LuxConnect.
Les PME en ligne de mire
Le monde des PME est clairement un axe sur lequel Systemat désire mettre l’accent à l’avenir. En 2011, le chiffre généré avec cette catégorie de clientèle s’est d’ailleurs inscrit en nette hausse (+ 25%) alors que les activités grands comptes étaient annoncées comme stables.
La stratégie de croissance de Systemat passe donc, pour une bonne part, par l’offre de services (hébergement, gestion, accompagnement) de PME désireuses de faire basculer leur infrastructure IT dans le ‘cloud’.
La société leur propose donc deux formules: des services Global IT qui prennent en charge la gestion de l’infrastructure toujours située dans leurs locaux, ou une offre “cloud”, avec infrastructure et services hébergés et gérés dans des datacenters gérés ou sous-loués par Systemat.
Pierre Focant: “Nous procédons par identification de segments de clientèles et identification des principaux acteurs de ces métiers afin de créer un véritable écosystème. Une fois identifiés, nous proposerons à ces ISV d’héberger leurs solutions.”
En matière de cloud, Systemat défend une politique assez radicale envers les PME. Compte tenu des avantages potentiels du Web (disponibilité des applications, accès souple à partir de tout terminal ou lieu, diminution de la charge de gestion et d’investissement…) pour des sociétés disposant de ressources techniques limitées, le discours est résolution du “tout au cloud”. La société en est persuadée: l’heure du cloud a sonné, en ce compris pour les PME.
“Le switch s’est fait dans l’esprit des responsables de PME”, estime Pierre Focant. “Nous ne devons désormais plus ‘vendre’ le concept de cloud ou l’expliquer. La question que se posent désormais les PME est de savoir comment procéder, à quels éléments faire attention pour définir leur stratégie de migration. C’est dans cette optique que nous avons défini notre propre positionnement.”
Vincent Schaller poursuit: “Les PME et sociétés employant moins de 250 personnes externaliseront la totalité de leur IT. Nous nous proposons dès lors de devenir leur site primaire, l’hébergeur de leur informatique de production. Mais nous visons aussi une clientèle au-delà des PME. Les sociétés employant plus de 250 personnes seront plus enclines à conserver et à continuer de gérer leur propre infrastructure IT. Systemat sera donc, pour elles, leur site IT secondaire, le site de repli, opérant davantage en disaster recovery.”
Intégrateur local
Dans ce scénario, Systemat se positionne comme “intégrateur cloud”, opérant comme intermédiaire unique vers le nuage. Il se propose donc d’être le seul relais vers les solutions hébergées dans le cloud, qu’il s’agisse de “mass cloud” (des services de mail et de bureautique, par exemple), d’applications métier en mode SaaS ou de solutions plus anciennes, non conçues de manière native pour le cloud, souvent sur-mesure, et qu’il s’agit de mettre à la sauce Web.
“Autoriser un accès unique au cloud est la seule raison qui peut pousser un patron de PME à aller vers le cloud”, déclare Pierre Focant. “En effet, se tourner vers du “mass cloud” pour un seul élément d’infrastructure n’a pas de sens pour lui, s’il doit continuer à supporter et gérer en interne des serveurs, du réseau etc. pour différentes autres applications. Avec tous les coûts dupliqués qui en sont la conséquence: licences, investissements en serveurs, logiciels, solutions de sécurité…”
Cet “accès unique” que propose d’assurer Systemat ne signifie pas que la société hébergera et gérera sur sa propre infrastructure toutes les applications SaaS et données externalisées des clients. Ne seront concernées que celles qui doivent encore être basculées en mode Web ou des solutions d’éditeurs avec qui des liens de partenariat seront tissés (v. plus bas). Les applications et données utilisées par les PME et qui sont déjà prises en charge par des tiers (courriel chez Google, gestion commerciale chez Salesforce.com, comptabilité chez Exact Online, par exemple) resteront chez ces prestataires. Systemat se contentera de prévoir des connecteurs (technologie Citrix) et de garantir la haute disponibilité des connexions.
Travailler en partenariats
Pour couvrir un maximum de terrain, en termes d’applications utilisées par les PME, Systemat s’est lancée dans une campagne de démarchage des éditeurs de logiciels actifs dans une multitude de métiers: petite distribution, professions libérales, agences immobilières, logistique… “Nous procédons par identification de segments de clientèles et identification des principaux acteurs de ces métiers afin de créer un véritable écosystème. Une fois identifiés, nous proposerons à ces ISV d’héberger leurs solutions.”
Condition préalable: vérifier que ces applications peuvent bel et bien opérer efficacement en mode cloud, sans perte de performances et/ou de fonctionnalités. Systemat procédera donc par “proof of concept”, avec simulation de montée en charge, avant d’intégrer éventuellement la solution à son catalogue.
Le même principe sera appliqué aux applications développées sur-mesure que les clients désireraient faire basculer dans le cloud. Pour éviter de longs et coûteux redéveloppements (souvent rédhibitoires), l’option adoptée est celle de l’encapsulation des solutions existantes via recours à des outils Citrix.
Accompagnement à la migration
Hormis cet exercice d’inventorisation de l’existant et de validation d’une “cloudification” des applications, les équipes de techniciens et de pré-vente de Systemat accompagneront aussi les PME pour préparer la migration, scénariser l’environnement hébergé et procéder à la migration proprement dite des applications. Selon leur nombre, complexité ou encore selon les volumes de données concernées, trois techniques de migration seront appliquées afin d’assurer des basculements efficaces. Pour les tout gros transferts de données, Systemat peut par exemple installer provisoirement un serveur sur le site du client qui “ingurgitera” l’environnement à migrer (via connexion directe) et sera ensuite déménagé vers le datacenter. “Plus rapide que de procéder par ADSL, souvent le seul moyen de communication dont dispose une PME”, souligne Pierre Focant.
L’accent sur le local
Pour convaincre sa cible, Systemat met notamment en avant l’argument de la proximité. Celle de ses équipes (pré-vente comprise). Celle aussi du site d’hébergement. Au site de Jumet viennent en effet s’ajouter deux sites luxembourgeois- Bettembourg et Bissen-Roost -, opérant en mode miroir (mode actif/actif ou actif/passif, selon les besoins des clients).
Entre construire et louer de l’espace dans un site existant, le cœur– et la raison– de Systemat n’ont pas longtemps hésité: “notre métier n’est pas de faire du datacenter immobilier”, souligne Vincent Schaller. Les coûts auraient d’ailleurs été inaccessibles. “Notre métier est plutôt de procurer des compétences en gestion.”
Le choix de LuxConnect lui donne accès à des datacenters de niveau Tier 4 (disponibilité à hauteur de 99,95%), dotés de potentiels technologiques modernes (configurateur Citrix Cloud Control Panel, SSO, sauvegarde Asigra, virtualisation de réseau Xsigo).
Hauteur de l’investissement pour Systemat: 2,25 millions d’euros, couvrant la location de l’espace chez LuxConnect, les serveurs et logiciels et le personnel utilisé pour la mise en œuvre. S’y ajouteront, en cours d’exploitation, les 5 personnes dédiées à la gestion de l’infocentre et au support aux clients.
Un investissement qui doit en principe porter ses fruits rapidement. Systemat espère en tout cas qu’il lui “permettra de doubler, en l’espace d’un an, le chiffre d’affaires réalisé dans le cloud.”
Quid de Jumet?
Une partie des clients qui sont aujourd’hui hébergés dans l’infocentre de Jumet pourront être “migrés” vers les sites luxembourgois. “Nous en étudieront la possibilité, client par client, selon les niveaux de SLA requis. Certains clients désireront en effet évoluer vers de niveaux de services plus élevés”, déclare Pierre Focant.
Ce transfert de clients soulagera quelque peu un site approchant la saturation et dont les technologies sont moins à la page qu’au Luxembourg.
Une mise à niveau de Jumet n’est pas exclue mais pas réellement planifiée. “Chaque versioning d’application ou de technologie fait l’objet d’une analyse pour déterminer l’opportunité d’un nouvel investissement.”
Pour l’heure, “selon le niveau de SLA requis par le client, nous déciderons avec lui d’installer le service d’hébergement au Luxembourg ou en Belgique”. Autrement dit, Jumet peut, pour l’instant, continuer à opérer en l’état et desservir des clients n’exigeant pas des niveaux de services trop rigoureux.
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