Ce 15 octobre s’ouvre un nouveau master en gestion de projets initié par l’ULg. Particularité? Ce master complémentaire (il est accessible aux détenteurs de masters) propose une formation ciblée en gestion de projets… créatifs.
Organisé par ID Campus, ce master tend à réunir des étudiants venus de tous les horizons disciplinaires afin de faire se rencontrer et travailler de concert des étudiants ayant acquis des diplômes et compétences en sciences appliquées, informatique, design, architecture, infographie, économie, droit, sciences humaines, sociologie, psychologie, voire même en arts dramatiques.
La formation est résolument pratique puisque l’une des grandes originalités de la formation est de faire travailler une équipe pluridisciplinaire sur un projet réel, proposé par une entreprise ou une organisation (une ONG, par exemple). Les donneurs d’ordre attendent dès lors des résultats tangibles, au bout de l’année. A noter qu’ils héritent de toute la propriété intellectuelle des concepts mis au point par les étudiants.
La raison d’être de cette formation un rien particulière, par rapport au paysage actuel, est de mieux préparer les jeunes diplômés aux réalités du marché et de permettre à ce dernier de trouver des profils ayant une aptitude à la créativité. “En raison de la manière dont l’enseignement est structuré actuellement, les étudiants sont formatés. L’enseignement supérieur est en effet organisé en silos de compétences”, explique David Valentiny, directeur exécutif d’ID Campus. “L’objectif de ce master est de décloisonner les grilles de lecture. De s’ouvrir aussi à d’autres compétences venant de l’extérieur de l’université. Parce que l’innovation et la créativité ne sont pas le monopole de laboratoires. Parce qu’il ne faut pas les limiter artificiellement.” Innovation et créativité sont aussi le fait de sociétés, qui sont un carrefour de compétences et réalités économiques, technologiques, culturelles… Mais des sociétés qui, généralement, de trouvent sur le marché que des profils spécialisés, unidisciplinaires, aux réflexes et à l’esprit guindés par des règles pédagogiques trop étroites.
12 étudiants se sont pour l’instant inscrits. Et il reste des places à saisir. Les candidatures sont donc toujours acceptées. A noter qu’un dossier de candidature doit être remis à l’équipe d’ID Campus qui l’évaluera. En cas de sélection, l’étudiant doit ensuite le défendre devant des représentants du comité académique avant d’être intégré au programme.
Projets au long cours
Les projets qui servent de cadre de travail et de formation pour les étudiants sont sélectionnés par l’équipe d’ID Campus (7 personnes) et le comité académique (qui réunit des professeurs venus de plusieurs facultés- sciences appliquées, gestion, sociologie, biotech…). Proposés par des entreprises ou organisations, ils doivent réunir des conditions strictes. “Par définition, les projets sont souvent à un stade très précoce. Ce doit être un terrain propice à la créativité”, un défi aux contours encore flous ne pouvant être relevé, de manière optimale, que par l’application de méthodes et d’idées sortant des pistes toute tracées. Tous sont en quête d’une idée originale et tablent sur la créativité d’une équipe transdisciplinaire pour prendre forme. Voilà pourquoi ces projets ont le temps de se faire malaxer et de mûrir tout au long d’une année académique. Voire plus.
Parmi les projets présélectionnés pour la première édition de ce master, citons des projets dans les domaines de l’édition numérique, de la gestion des données et contenus numériques, ou les nouveaux espaces “socio-numériques” (projet Café Europe soumis par Technocité (Mons), devant réinventer le café, lieu de rencontre et de socialisation d’antan, à l’heure du numérique et de la mobilité). Mais aussi le développement durable et les énergies renouvelables (conception d’un dirigeable alimenté par l’énergie solaire; promoteur: Laurent Minguet), la coopération au développement (modules alimentés par énergie solaire, permettant de produire de l’électricité ou de générer des télécommunications), l’agriculture urbaine…
Formation “créative”
David Valentiny: “L’objectif de ce master est notamment de décloisonner les silos de compétences.”
Outre leur programme de cours (gestion de projet; innovation & développement; soft skills– dynamique de groupe, travail en équipe…), les étudiants consacrent 70% de leur temps à travailler en équipe sur le projet qui leur est alloué. S’y ajoutent des cours à option (6 crédits supplémentaires) à choisir dans une faculté autre que celle dont l’étudiant est originaire. Et ce, “afin de favoriser la cross-fertilisation” et de jeter des ponts entre université(s) et hautes écoles.
La formation “innovation & développement” (« Innovation et enjeux contemporains du développement social et économique ») est donnée sous forme de conférences, données par des professeurs et experts invités (venant parfois d’universités partenaires- Lausanne, Paris Diderot…). Une dizaine sont ainsi portées au programme 2012-2013: innovation sociale, sociologie des marchés, logiques et mécanismes des marchés financiers, nouveaux modèles d’affaires, design thinking, économie de fonctionnalité…
S’y ajoutent encore d’autres activités, telles que les “24 heures de l’innovation” qui se dérouleront les 19 et 20 octobre (un concours international opposant des équipes transdisciplinaires devant plancher, 24 heures durant, sur des projets soumis par des entreprises). Le concours sera ponctué par une soirée Pecha Kucha.
Autre activité: l’ID Camp, du 11 au 14 novembre. Des équipes (réunissant étudiants, entrepreneurs, professeurs…) se verront proposer un défi créatif et devront lui appliquer des pratiques nouvelles pour aboutir à un concept ou prototype.
D’autres activités devraient venir enrichir le répertoire dès 2013. Tels des ID Déj, petits déjeuners de l’innovation, organisés sous forme de tables d’idéation autour de thématiques prédéfinies.
Les partenaires ID Campus
Le concept d’ID Campus existait déjà depuis environ un an mais a pris réellement forme cet été. Désormais constitué en asbl et s’appuyant sur un comité académique, il est avant tout porté par deux acteurs: l’ULg et le programme Creative Wallonia. Le conseil d’administration réunit des acteurs venus de divers horizons, dont plusieurs font office de “tête de pont vers le monde et les réseaux d’entreprises”. Y siègent notamment des représentants de la Région wallonne, l’ULg, le GRE (Groupe de Redéploiement Economique liégeois), le BEP (bureau économique de la Province de Namur), Mecatech, Wallonie Design. Prochain membre, sans doute: Technocité (Mons) qui ajoutera un volet médias numériques au kaléidoscope.
ID Campus a par ailleurs retenu l’attention d’un partenaire financier, en l’occurrence BNP Paribas Fortis.
Côté académique, ID Campus continue de tisser des relations avec des universités à l’international, par exemple avec la Design Factory de l’Aalto University d’Helsinki (“plate-forme expérimentale favorisant les rapprochements entre chercheurs, étudiants et entreprises, afin de stimuler l’innovation”), le Beta (Bureau d’Economie Théorique et Appliquée) de l’université de Strasbourg ou MosaiC (“catalyseur du potentiel créatif”) de la HEC Montréal.
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