Cédric Tumelaire (Waterloo): Les communes ont besoin de guidance

Article
Par · 07/09/2012

Voilà déjà quelques années que Cédric Tumelaire, échevin notamment chargé des nouvelles technologies à la ville de Waterloo, voudrait voir s’organiser un travail de réflexion et, surtout, de mutualisation de connaissances et d’expériences qui permettrait aux responsables communaux d’avoir une vue plus précise sur les besoins communs, les solutions éventuelles.

Or, estime-t-il, villes et communes sont largement oubliées quand on parle de projets ou d’initiatives ayant trait aux nouvelles technologies. Où sont les “nouvelles technologies”, à quel endroit du texte de la DPR (Déclaration de Politique Régionale) rencontre-t-on le terme communes?, s’interroge-t-il. Nulle part.

“Il manque une vision à 10 ans de ce qu’une commune désire en matière de nouvelles technologies et des opportunités qu’elles lui offrent.” Chaque commune agit pour elle-même, avec les moyens du bord. “Résultat: chacun fait ce que bon lui semble, ce qu’il croît être bien, avec peu de moyens.”

Il milite dès lors en faveur de réunions régulières entre responsables communaux “afin de partager une vision de ce qu’il faut faire, afin aussi d’expliquer aux bourgmestres – même les plus âgés – ce que peut apporter l’IT à leurs citoyens.” L’objectif est de partager idées et bonnes pratiques. Et ces tables rondes pourraient être étendues à la participation d’acteurs du privé.

Qu’attend la Région?

L’initiative d’une telle réflexion et mutualisation d’expériences devrait venir, à son avis, de la Région. “Elle en a les capacités, notamment via l’AWT.”

Ou via l’UVCW [Union de Villes et Communes de Wallonie], “qui n’agit pas suffisamment. Pourquoi la commission sur les Nouvelles technologies a-t-elle été supprimée? Elle réunissait, en petit comité, responsables communaux des technologies et informaticiens. Et c’était une bonne chose. Mais il faudrait élargir le panel. Il est important de pouvoir vulgariser ce qu’on peut ou ce qu’on veut faire. Par exemple en matière de documents électroniques, d’archivage, de signature électronique…”

Cédric Tumelaire: “Les communes ont besoin de conseils, de guidance, de benchmarking neutre pour se situer sur une ligne de besoins et une ligne de maturité par rapport à l’IT.”

Les communes, à son avis, gagneraient beaucoup à pouvoir échanger les expériences (réussies ou non) que chacune a faites par le passé. Histoire de ne pas répéter les mêmes erreurs, de trouver plus rapidement chaussure à son pied, “de ne pas choisir une solution Rollls Royce qu’on n’utilisera qu’à 10%”, de se donner les moyens d’identifier la solution qui sera garante de pérennité technologique. “Nous avons besoin de conseils, d’éclairage, de benchmarking neutre pour nous situer sur une ligne de besoins et une ligne de maturité par rapport à l’IT. Cette connaissance existe à certains endroits mais n’est pas partagée. Chacun met une énergie folle dans des projets mais ne partage pas les enseignements. S’il n’y avait qu’une chose à améliorer, c’est bien ça: le partage des connaissances et des savoirs. Les technologies existent, la volonté y est, les gens sont demandeurs de pouvoir utiliser davantage d’outils et de services. Mais ils ne savent pas quoi ou comment…”

“Si j’étais ministre en charge des Pouvoirs locaux”, ajoute-t-il, “j’organiserais un roadshow, un tour de toutes les communes. J’irais à la rencontre de chaque collège communal pour lui demander “comment pouvons-nous vous aider?” Ou leur dire “voilà ce qu’on peut faire”. Cela, je ne l’ai jamais vu. Je n’ai jamais vu un ministre des Pouvoirs locaux faire le tour des communes. Or, il suffirait de dire: “je suis en charge des Pouvoirs locaux. J’ai des équipes. Vous en avez. Que peut-on faire ensemble?”

Loin de voir de telles initiatives être prises, Cédric Tumelaire se plaint au contraire d’un manque d’informations. “Les communes ne sont pas informées de ce qui se passe, par exemple du côté d’IMIO. Chacune doit, d’elle-même, prendre l’initiative de faire un tour de marché pour déterminer les acteurs qui sont encore actifs dans notre secteur. Il serait utile de savoir qui est qui, qui fait quoi, d’être tenu au courant de manière concrète et régulière des solutions que les sociétés qui ont inscrit les communes comme cibles de clientèle peuvent leur proposer. L’UVCW, à cet égard, devrait être plus dynamique. Pourquoi par exemple ne pas prendre l’initiative de dresser un catalogue des solutions IT existantes, sur le marché, tous acteurs confondus, pour les communes? Par exemple pour des matières telles que la gestion de la petite enfance ou du personnel. Il n’y a pas tellement d’outils spécifiquement conçus pour les communes à répertorier. Le travail ne serait pas énorme. Il serait en particulier très utile de répertorier les produits et services venant de prestataires belges. C’est important si l’on veut être assurés de bénéficier, à terme, du service et d’un support local.”