Yasmine Kasbi, formatrice multimédia, opérant notamment dans le réseau des EPN wallon, et par ailleurs blogueuse spécialisée en jeux sérieux, a récemment publié, aux éditions Edipro, le livre “Les Serious Games: une révolution”. “Il a pour objectif de démystifier le serious game, de prouver son efficacité dans un cadre pédagogique.”
Yasmine Kasbi l’adresse à tous les publics mais plus particulièrement aux pédagogues, afin de les convaincre d’“intégrer le jeu sérieux et son efficacité dans le cadre pédagogique.” Autre lectorat visé par le livre: les jeunes qui veulent se lancer dans le monde du serious game.
Pour Yasmine Kasbi, le travail d’évangélisation encore à faire doit opérer dans un premier temps vis-à-vis des décideurs politiques, dans la mesure où ils tiennent les cordons de la bourse, mais aussi du monde de l’enseignement. “Jouer est encore mal considéré. C’est un problème de mentalité et de culture, de méconnaissance et d’appréhension vis-à-vis des nouvelles technologies. Il reste très difficile d’amener les enseignants à se réformer. S’il est une chose à propos de laquelle on n’a pas le choix, c’est de former les futurs enseignants dans ce cadre-là. Il est important que les nouvelles technologies soient intégrées aux programmes d’enseignement. Le reste suivra.” Sous-entendu, le recours à des jeux sérieux, notamment.
D’autant plus que l’attrait pour les élèves et étudiants est une bataille qu’il ne faudra même pas livrer. Yasmine Kasbi en a fait l’expérience en tant qu’animatrice d’EPN et formatrice multimédia. “Au début, je me demandais comment attirer les enfants vers les cours. J’ai alors déniché un jeu qui les initie aux dangers des technologies, de l’Internet – du chat notamment – ou qui les initie aux droits de l’enfant. La réaction a été plus que positive. Aujourd’hui, les enfants viennent d’eux-mêmes me trouver pour me demander si je connais un jeu qui leur permettrait de s’améliorer en math !”
Cette attractivité s’explique aisément selon elle: “avec les nouvelles technologies, l’enfant est acteur. Il fait son propre apprentissage, évolue à son propre rythme. Dans un jeu, il n’y a pas de pénalités. Uniquement des encouragements. Encouragements à recommencer sans cesse pour réussir.”
Que ce soit pour réfréner des enthousiasmes irréalistes ou rassurer le corps enseignants, Yasmine Kasbi tient à souligner que “le jeu sérieux n’est pas autre chose qu’un outil comme un autre, qui ne remplacera jamais l’enseignant.”
Selon elle, trois ingrédients font pour l’instant défaut au niveau local pour que le jeu sérieux devienne un secteur à part entière: le financement, des sociétés de production, “trop peu nombreuses, comparativement à la France par exemple, même si les sociétés existantes sont de qualité” et, côté enseignement, “davantage de synergie entre les professionnels des nouvelles technologies et les pédagogues. Cette synergie est importante si on veut rattraper le coche le plus vite possible”, conclut-elle.
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