Rachetée par le groupe français Micropole, Velixis n’a nullement l’intention de perdre son accent – voire sa spécificité – belge. Pour des raisons de taille et de réserve de compétences, son rachat était devenu nécessaire, estime Yves Colinet, directeur commercial et marketing, mais l’assise nouvelle ne sera pas synonyme de course en avant débridée. Si le catalogue de compétences se diversifiera, il n’est pas question de trop multiplier les solutions BI portées au catalogue. Et les synergies avec Oasis sont bel et bien développées, dès à présent, selon un scénario légèrement différent de ce que le nouveau propriétaire français avait laissé sous-entendre la semaine passée, lors de l’annonce officielle.
Si Velixis s’est laissé séduire par les sirènes françaises, c’est en raison d’un besoin de meilleure représentativité et présence à l’international, pour satisfaire des clients eux-mêmes implantés outre-frontières. “Nous étions de plus en plus confrontés à des acteurs locaux, dans ces pays-là. Or, desservir nos clients à distance pose toujours des problèmes. Par ailleurs, nous devions pouvoir déléguer suffisamment de collaborateurs en clientèle.” Ce que l’assise de la société bruxelloise, somme toute modeste, ne permettait pas toujours – ou pas suffisamment. Micropole apporte en outre des ressources nouvelles à Velixis “à un moment où le monde de la BI a digéré la phase de consolidation récente et ouvre une nouvelle ère d’innovation.” Les défis technologiques et, en même temps, les opportunités qu’offrent les concepts de BI mobile, de décisionnel dans le cloud ou de potentiels in-memory requièrent une certaine capacité de développement. Velixis, encore largement mono-vendeur (SAP) et très belgo-locale, n’estimait pas pouvoir relever, seule, ce défi.
Ne pas se précipiter
Vue de Paris, l’arrivée de Micropole ouvre à Velixis un catalogue de solutions BI dans lequel puiser: IBM, SAS, Microstrategy… Un éclectisme potentiellement intéressant mais dont Yves Colinet préfère se méfier. En tout cas, dans un premier temps. “Nous avons pu voir combien l’ajout d’un deuxième éditeur – QlikTech en l’occurrence – peut représenter une charge supplémentaire. Il est certain, dès lors, qu’on n’en ajoutera pas 10 ! Mais on ne dira certainement pas non à l’ajout de l’un ou l’autre éditeur qui nous permettrait de faire face à une demande spécifique ou qui couvrirait une “niche” déterminée. En tout cas, nous n’irons pas trop vite. Nous voulons opérer selon un business plan qui a été clairement défini. En local, nous voulons grandir calmement. Nous voulons avant tout nous renforcer et atteindre une masse critique dans les deux piliers existants.”
La BI, par ailleurs, sera complétée par l’offre et les compétences ERP et CRM d’Oasis. “Nous les connaissions déjà. Et ils ont été présents, en coulisses, pendant toutes les négociations avec Micropole. La collaboration avec eux est immédiate, naturelle et transparente”, souligne Yves Colinet. Dès à présent, des contacts ont été noués avec SAP – le grand point commun entre Velixis et Oasis – afin de décrocher l’autorisation d’opérer en centre de support SAP, en BI comme en ERP (Oasis avait déjà ce statut). Pour le reste, le démarchage commercial en cross-selling a déjà été mis sur les rails et les listes de clients et prospects mises en commun. “Nous espérons pouvoir définir, dès septembre, un business plan 2013 commun à Velixis et Oasis.”
Et ces deux marques belges continueront d’exister, même si elles seront imbriquées sous la charte graphique Micropole. C’est en tout cas le scénario que privilégie et défend Velixis. Pour le plus long terme, il est sans doute impossible de déterminer quel sera le sort des deux marques. Nombreuses sont celles qui, malgré les volontés exprimées, ont fini par s’évanouir dans un patronyme plus global…
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