Numeri’zik: remède anti-solitude

Article
Par · 19/05/2012

Après plusieurs années passées à travailler comme administrateur système ou gestionnaire de compte pour des PME ou chez IBM, Guillaume Tilleul en est revenu à sa passion première, cultivée en amateur depuis ses 10 ans. A savoir: la radio. Mais une radio moderne, s’appuyant sur les nouveaux moyens technologiques que sont le streaming et le web. Son projet: initier le concept de radios d’entreprises ou d’institutions en Belgique, notre pays étant encore un terrain sensiblement vierge pour ce genre d’outil.

Pour l’aider à mettre son idée sur les rails, Guillaume Tilleul a tout d’abord participé, en 2010, à un Boostcamp du MIC (Microsoft Innovation Center), à Mons, y décrochant d’ailleurs le prix B2B.

“Le coaching Dragon n’a pas de sens si on n’a pas déjà un produit fini ou si on ne sait pas où on veut aller...”

Parce que les outils de programmation radio on-line existant sur le marché étaient soit trop onéreux, soit inadaptés aux besoins d’une entreprise, Numeri’zik a créé les siens. Son logiciel Robotstream est par exemple utilisé par la Rtbf pour ses 7 radios Internet. La société a également développé une “box”, matériel dédié, embarquant toutes les fonctionnalités de gestion de streaming.

Comme cible, Guillaume Tilleul avait à l’origine choisi celle des PME (moyennes à grosses). C’est donc vers elles qu’il s’est tourné en priorité à la sortie du Boostcamp. Assez rapidement, il a dû se rendre à l’évidence: ce créneau de marché, en Belgique, n’est pas encore prêt à adopter l’idée. “Je reste persuadé que le déclic se produira à l’avenir mais il faudra encore beaucoup communiquer sur le concept et ses potentiels”, estime-t-il. Heureusement pour lui, si les PME se sont- provisoirement?- avérées être une mauvaise piste, une autre s’est révélée spontanément. A savoir, celle des grandes entreprises. Approché par de grands noms tels que bPost, Belgacom, Caterpillar, Guillaume Tilleul se retrouvait soudain confronté à un problème: son business model de départ devait être retravaillé et il lui fallait d’urgence déployer des compétences qu’il n’avait pas.

“Je suis un peu un Monsieur Idées, je maîtrise le produit, la technologie et le management mais pas le côté commercial.” Il lui fallait aussi passer un cap important dans le développement de sa société: “le Boostcamp m’a aidé à structurer mon idée de départ. C’est un bon tremplin. J’étais comme un oiseau qui avait appris à voler mais sans filet.” C’est alors qu’il entendit parler du programme DIV Dragon. Reprenant la même analogie, Guillaume Tilleul en parle comme d’un programme de coaching “qui aide l’oiseau à s’envoler au bon endroit et de la bonne manière. J’ai appris à diversifier le produit, à envisager et organiser la recherche d’un financement.” Le coach (Frédéric Geurts d’Idealy) lui  a apporté les compétences qui lui manquaient, lui a permis d’approfondir sa réflexion sur le produit, l’a aidé à faire face au terrain nouveau qu’étaient pour lui les grandes entreprises, à identifier une cible supplémentaire. En effet, si la radio d’entreprise séduit davantage les grands noms, elle devient, chez eux, un outil de communications à intégrer à leur stratégie. “On s’inscrit dès lors dans un cycle de décision plus long”, allant parfois au-delà des 12 mois. De quoi provoquer une période de concrétisation parfois fatale à une jeune start-up. “Une partie du coaching a donc servi à identifier quoi faire entre-temps.” Nouvelle cible identifiée: les commerces de proximité. Là encore le coaching, orienté commercial, a été essentiel: identification de partenaires, préparation d’un tour de table financier (privé et public) permettant de financer la mise en place du réseau, la période de tests sur sites et l’engagement de premiers collaborateurs. “Le coaching m’a permis de sortir la tête hors de l’eau”, résume Guillaume Tilleul. “Je restais en effet concentré sur la radio d’entreprise. Sans ce coaching, j’aurais peut-être perdu un an en production, car je me serais cantonné à mon idée première.”

Ne plus être seul

Numeri’zik avait le choix entre deux coachs. Son choix s’est porté sur Frédéric Geurts d’Idealy notamment en raison de la structure d’accompagnement disponible: une équipe virtuelle de mentors expérimentés dans le secteur IT, communications et Internet, “la réactivité que permet leur fonctionnement en-ligne (chat, sessions on-line, forum de “cogitation collective” qu’est l’extranet Idealy Box…), le fait que certains d’entre eux opèrent à l’étranger (USA, Espagne…), ce qui permet de les solliciter pour vérifier comment le concept développé est perçu ou déployé ailleurs…” Frédéric Geurts est d’ailleurs devenu “plus qu’un coach. Il s’est réellement impliqué dans le projet, l’a trouvé intéressant et, à l’issue du programme DIV Dragon, deviendra un associé.”

Le concept de coaching proposé par le programme présente un autre atout jugé essentiel, quasi existentiel, par Guillaume Tilleul: “ne plus se sentir seul. Grâce au coach [et, dans le cas de Numeri’zik, à l’équipe de mentors que mobilise Idealy], je fais partie d’une équipe.” Avec accès aisé, rapide et interactif à ces mentors, via des réunions physiques, des conversations téléphoniques, des chats on-line.

Les spécificités de DIV Dragon

”Le Boostcamp du MIC vous apprend à courir. Le programme DIV Dragon, lui, est le tremplin. Le Boostcamp apprend à se poser les bonnes questions de base: profil ou contenu du produit, prix, parties réalisées en propre ou externalisées, identification des clients potentiels… Il vous donne une pâte à modeler. On apprend à en faire quelque chose de chouette. DIV Dragon nous apprend à vendre, à optimiser le produit initial, à le transposer à d’autres secteurs. Dans mon cas, à développer le marketing. Boostcamp et DIV Dragon s’inscrivent dans deux temps différents. Le coaching Dragon n’a pas de sens si on n’a pas déjà un produit fini ou si on ne sait pas où on veut aller…”

Ce qu’apprécie aussi Guillaume Tilleul dans le programme, c’est la supervision assurée par le comité de direction: évaluations régulière du dossier et de son avancement (lors des phases de speed dating, de due diligence et des sessions de suivi trimestrielles), évaluation finale, vérification que les règles de bonne conduite, tant du côté de l’entrepreneur que de son coach, sont bien suivies… Toujours utile pour un porteur de projet pas forcément habitué aux chausse-trappes du business.