Co-financé par la Région wallonne, le programme First Spin-Off a pour objectif de “soutenir la création d’entreprises spin-off et la formation à l’esprit d’entreprise des chercheurs via le développement et la validation de produits, procédés ou services destinés à être valorisés industriellement à court terme.” Il s’agit donc, notamment, d’“inciter le chercheur à étudier les conditions d’exploitation industrielle et commerciale des résultats de recherche et à être à la base d’une création d’entreprise en Wallonie.”
La Région prend en charge la totalité de la rémunération du chercheur, une partie des frais de fonctionnement de l’unité de recherche à justifier, certains frais de consultance extérieure (par exemple en cas de support juridique ou d’accompagnement financier à l’établissement d’un plan d’affaires) ainsi qu’une partie des frais de salaire liés à la gestion de l’unité de recherche.
La durée d’un projet First Spin-Off est de deux ans, avec prolongement éventuel d’un an pour affiner les résultats de la recherche et éventuellement engager une deuxième personne qui aura pour tâche de “développer plus en avant le volet économique du projet et de participer à la création de la spin-off.” L’objectif étant qu’à l’issue du projet, une société voie le jour et prenne son envol.
Accetics, une spin-off à finalité sociale
Accetics, spin-off des Facultés universitaires de Namur (FUNDP), a décroché une aide First Spin-Off en 2009. Après deux ans de R&D au sein des FUNDP, MIchel Grawez, initiateur du projet, a pu prolonger la convention d’un an afin de mener à bien son projet-pilote (système de guidage et d’informations pour déficients visuels à la gare de Namur).
Accetics est devenue une société, sous le statut de SPRL à finalité sociale, en avril 2012. Le salaire de Michel Grawez continuera d’être financé par le programme First Spin-Off jusqu’à la fin de l’année civile. Dès le 1er janvier 2013, ce sera le grand saut vers l’autonomie totale. “Le type d’activités et de clientèle potentielle qui caractérisent Accetics ne garantissent en rien une viabilité aisée. Je m’adresse en effet à une sphère où la demande des usagers est certes forte mais dont les utilisateurs sont souvent peu solvables et où la demande des gestionnaires d’espaces publics est encore à la traîne. A la fois pour des raisons de coûts d’implémentation, perçus comme élevés, et de manque de volontarisme, dans la mesure où la législation est encore fort lacunaire, en retrait par exemple par rapport à ce qui se fait par exemple en France. Or, tant qu’il n’y a pas d’obligation légale, la volonté budgétaire est rarement au rendez-vous.”
Résultat pour lui: une rentabilité qui n’est envisageable que dans une perspective à 2 ou 3 ans.
Le grand saut
Pour lui plus encore que pour d’autres chercheurs se lançant dans l’aventure entrepreneuriale, le programme First Spin-Off avait donc pas mal d’attraits et d’avantages. “Je suis actuellement à la fois dans une situation de confort – celle du chercheur financé par la Région wallonne – et d’inconfort – celle de la situation à venir. Je “vend” en effet essentiellement de la consultance, même s’il est envisageable de faire commercialiser les balises (d’orientation et d’information) par Accetics dans le cadre de certains projets.”
Heureusement pour lui, Michel Grawez se dit fort bien encadré pour toute une série de choses qu’il découvre et dont il a besoin en tant qu’entrepreneur. A savoir l’encadrement de l’ADRE (administration de la recherche) aux Facultés et celui du BEP [bureau économique de la Province de Namur] “qui me fournit toute une série de service intéressants et gratuits: solution Excel pour le montage du plan financier, mise à disposition d’un spécialiste en rédaction de contrats, formations…”
Une aide marketing est par ailleurs venue d’Expansion pour l’étude de marché préalable. Les Facultés l’ont également assisté pour l’élaboration des statuts de sa SPRL-FS.
Et les ponts avec les FUNDP ne seront pas coupés brutalement à partir de 2013. “Pour créer une spin-off aux Facultés, il est nécessaire d’obtenir l’autorisation du conseil d’administration. Une convention de transfert technologique et de collaboration est alors signée entre la spin-off et les Fac. Elle prévoit que l’université a droit à 2% des ventes nettes de la société à partir de la 5ème année et ce, pour une durée de 15 ans. En retour, je peux rester dans les locaux des FUNDP à prix intéressant jusqu’en 2014. L’université peut me demander de participer à des cours ou travaux de recherche, d’encadrer des mémorants ou doctorants. De mon côté, je peux faire appel à certaines ressources, par exemple solliciter la collaboration ponctuelle d’étudiants ou de chercheurs. Dans mon cas, il n’y a pas eu de transfert de technologie à proprement parler, les Fac n’ont rien investi dans le projet et ne courent donc aucun risque. Au contraire, mes activités sont un plus pour leur image. Et pour moi et Accetics, le fait de rester associé aux Facultés, de pouvoir bénéficier de ses ressources et contacts, donne confiance à mes clients.”
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