L’épisode WIN vs Belgacom ayant finalement tourné à l’avantage du premier nommé, la Ville de Mons a – enfin – pu donner le coup d’envoi du déploiement de son réseau gratuit Wi-Fi urbain.

Autre ville-“pilote” dans le cadre du projet Digital Cities de la Région, Mons suit ainsi de près Liège, où le déploiement a déjà commencé – voir notre article.

A Mons, un total de 68 antennes seront déployées par WIN (sous le contrôle d’IMIO) selon un planning progressif. La date-butoir pour les sites considérés comme prioritaires pour l’accueil des événements Mons 2015 a été fixée à la fin septembre.

Au total 31 sites seront équipés, dont 14 sont donc concernés par la phase de déploiement initial (les autres devant suivre dans les 5 ou 6 mois suivants). La première phase, à boucler donc avant novembre, devrait laisser un peu de temps pour procéder aux derniers tests, vérifications et adaptations avant la levée de rideau de Mons 2015.

Le réseau Wi-Fi concernera aussi bien des sites culturels que touristiques, sans oublier quelques bâtiments plus administratifs (voir la liste en fin d’article). D’autres zones pourraient s’y ajouter mais elles dépendent des intentions et projets d’autres intervenants. Ce sera notamment le cas pour la (future) gare de Mons (où la SNCB et Eurogare, maître d’oeuvre, sont à la manoeuvre) et le Centre des Congrès.

L’accès gratuit – limité à une période de 2 heures par jour comme à Liège – concernera les services de la Ville et un certain nombre d’autres sites d’intérêt général.

Débit “suffisant”

Les responsables ne citent pas de chiffre global concret. Toutefois, Philippe Naelten, patron de WIN, promet qu’un débit 128/512 sera garanti à chaque utilisateur. Le réseau Wi-Fi procurera une bande passante supérieure à ce que les usagers disposent habituellement avec du 3G. Le dimensionnement est largement suffisant pour garantir un confort de navigation. Et la capacité pourra être augmentée, le cas échéant, par exemple lors de manifestations accueillant un public en nombre inhabituel. Et ce, par le déploiement d’antennes supplémentaires.”

La date butoir de fin septembre vaut aussi pour la mise en oeuvre de l’application Planification de séjour dont le maître d’oeuvre est Anais IT, chargé d’intégrer et de déployer l’ensemble des fonctionnalités: planificateur de séjour, billetterie, appli mobile Mobitour (conçue par le français Raccourci Interactive), base de données touristique régionale Pivot, gestion des accès des usagers à la solution (la gestion des accès sécurisés au réseau est elle confiée à WIN), future application “Balades numériques”…

L’internaute aura accès au Planificateur de séjour via le portail visitmons.be. Cet outil permet à chacun de se bâtir un programme de découverte personnalisé. Selon ses dates de visite et pôles d’intérêt, il pourra consulter les fiches de présentation des divers lieux et événements (organisés ou non dans le cadre de Mons 2015), des renseignements sur les hôtels, restaurants…

Il pourra se constituer sa “liste d’envies”. Sur base des critères de préférence, le logiciel lui proposera spontanément des visites et événements susceptibles de retenir son attention, complétant par exemple les “trous” laissés dans son planning ou le réorientant vers un autre lieu, en tenant compte de facteurs tels que budget prévu, temps de visite ou de déplacement, mode de transport choisi…

L’appli Mobitour, pour sa part, servira de guide virtuel pour l’ensemble des sites et curiosités touristiques de la ville. En lien avec l’appli “Ballades numériques” qui fait l’objet d’un appel d’offres séparé (l’attribution serait “imminente”).

La réservation de billets sera également intégrée (mais, là, l’appel d’offres a pris du retard pour cause de premier tour de table décevant). Relire l’article que nous avions consacré en mars à ces divers projets.

Le tourisme d’abord, l’économie ensuite

L’échéance immédiate, pour la mise en oeuvre du réseau Wi-Fi, est bien entendu l’année “Capitale européenne de la Culture” qui démarre en janvier prochain. Raison pour laquelle son utilisation – au-delà de l’accès aux informations émanant de la Ville – est essentiellement axée sur le touristique et le culturel.

Mais l’espoir – à condition de convaincre les premiers intéressés et d’initier les projets nécessaires – est évidemment d’étendre l’utilisation du réseau et de la plate-forme applicative mise en oeuvre à d’autres usages. Marc Barvais, président d’IMIO et par ailleurs ancien bourgmestre faisant fonction de Mons, indiquait par exemple que le cercle suivant d’acteurs potentiellement intéressés seraient les commerçants. “On peut très bien imaginer des “ballades numériques” à orientation plus économique. Il est en effet essentiel que de telles solutions existent pour que les centres-ville puissent rivaliser avec des centres commerciaux péri-urbains.”

Accès Wi-Fi gratuit aux services de la Ville, planificateur de séjour, balades numériques (touristiques, dans un premier temps), intégration avec les informations hôtelières. Mons veut faire office de vitrine et de précurseur pour les villes wallonnes. Avec possibilité pour les autres de réutiliser certains des développements.

Avant l’étape commerçants, un premier groupe cible économique, lié au tourisme, s’est d’ailleurs manifesté pour venir greffer un projet sur la plate-forme de Planification de séjour. Il s’agit – très logiquement – des hôteliers qui, pour 13 établissements actuellement (4 de plus sans doute à court terme et 6 autres hors-Mons), se sont constitués en GIO (groupement d’intérêts économiques).

Le projet “More Than Sleep” se veut “une alternative crédible, à plus haute valeur (informative), face aux solutions actuelles de réservation”. Objectif de ce réseau hôtelier (Mons-La Louvière) est de mieux mettre en exergue les services à valeur ajoutée de chaque établissement, tout en s’appuyant sur une plate-forme technologique et un portail uniques. “Nous voulons ainsi participer à la (re)valorisation du patrimoine culturel et touristique de Mons”, indiquait Jonathan Pardo, responsable marketing du GIE. “L’objectif est aussi de pouvoir proposer un package de services supplémentaires, d’exister sur Internet. Une réflexion est en cours pour intégrer de manière optimale les systèmes des hôtels avec le Planificateur de séjour et de proposer un moteur de réservation performant.”

(1) Grand Place, Marché aux Herbes, Hôtel de Ville. Sites culturels: théâtres (Théâtre royal, Le Manège…), musées (Doudou, Histoire militaire, Van Gogh), l’Artothèque, le Mundaneum…. Sites touristiques: Office du Tourisme, Beffroi, Collégiale Ste-Baudru… Sites hors centre-veille, notamment les Minières de Spiennes. Divers sites de parking bénéficieront aussi d’une antenne Wi-Fi.  [ Retour au texte ]